La culture occidentale a fortement subi l’influence du corpus chrétien, mais la théologie proprement dite n’est que l’un des canaux par lesquels s’est opérée et continue à s’opérer la pénétration des idées chrétiennes dans la culture. Un sondage très partiel parmi les auteurs contemporains illustre la disponibilité du corpus chrétien, offert à des réinterprétations qui s’appuient sur des compétences (psychanalytique, historienne, littéraire, philosophique … ) autres que théologiques. D’où une première question qui s’adresse aux professionnels de la théologie : dans quelle mesure leur lecture du corpus chrétien se laisse-t-elle influencer par celles que pratiquent des spécialistes d’autres disciplines, et quelle est en définitive la spécificité de la lecture théologique par rapport à celles qui la concurrencent ? Une seconde question concerne plus immédiatement ces nouveaux interprètes du fait religieux, chercheurs et scientifiques, qui réinvestissent le corpus religieux, souvent sans références confessionnelles : quel « intérêt » les pousse à « transgresser » les limites de leurs disciplines pour pénétrer dans le domaine spirituel ? On peut émettre cette hypothèse : le processus de sécularisation provoque d’autres rationalités à assumer dans le champ social la fonction de cohésion et de cohérence que la théologie y exerçait autrefois.
Theology in Culture
Western culture was strongly influenced by the Christian corpus, but theology, properly speaking, is only one of the channels by which the penetration of Christian ideas in culture operated and continues to operate. A very limited survey of contemporaneous authors illustrates the availability of the Christian corpus, open up to reinterpretations that are based on competencies (psychoanalytical, historical, literary, philosophical…) other than theological. This raises a first question that is addressed to professional theologians : to what degree does their reading of the Christian corpus allow itself to be influenced by those practiced by specialists of other disciplines, and what is, finally, the specificity of a theological reading in relation to those that compete with it ? A second question concerns more immediately these new interpreters of the religious fact, researchers and scientists, who restudy the religious corpus, often without confessional references. What « interest» pushes them to « transgress » the limits of their disciplines in order to penetrate into the spiritual domain ? One can give this hypothesis : the process of secularization provokes other rationalities to assume the function of cohesion and coherence in the social field that theology exercised there in the past.
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