Bulletin d’ecclésiologie

Jean-François Chiron

Université catholique de Lyon – Faculté de théologie

Il va de soi que les sections de ce Bulletin présentent quelque chose d’arbitraire : plusieurs ouvrages pourraient en fait être déplacés, notamment dans la section « ecclésiologie fondamentale ». Nous distinguons entre « bilans et prospectives » et « perspectives d’avenir », selon que, de par la date de leur parution, les ouvrages prennent plus ou moins en compte les orientations de l’actuel pontificat.

I. Bilans et prospectives : depuis l’Europe (1-3)
II. Bilans et prospectives : depuis les États-Unis (4-6)
III. Perspectives d’avenir (7-9)
IV. Un point de vue alternatif, depuis les États-Unis
(10-12)
V. Théologie du magistère et de l’autorité ecclésiale (13-16)
VI. Ecclésiologie fondamentale (17-18)
VII. Église et « mouvements » (19-20)

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I. Bilans et prospectives : depuis l’Europe

1. Famerée Joseph (dir.), La situation critique de l’Église catholique. Analyses et perspectives, « Cahiers de la RTL » 40, Peeters, Leuven/Paris/Bristol, 2015, 259 p.
2. Focant Camille (dir.), L’Église catholique a-t-elle donné sa chance au concile Vatican II ? Analyses et perspectives, « Cahiers de la RTL » 41, Peeters, Leuven/Paris/Bristol, 2016, 417 p.
3. Famerée Joseph, Ecclésiologie et oecuménisme. Recueil d’études, BEThL 289, Peeters, Leuven/Paris/Bristol, 2017, 668 p.

II. Bilans et prospectives : depuis les États-Unis

4. McDonough Peter, The Catholic Labyrinth. Power, Apathy and a Passion for Reform in the American Church, OUP, Oxford, 2013, 389 p.
5. Hinze Bradford E., Prophetic Obedience. Ecclesiology for a Dialogical Church, Orbis Books, Maryknoll, 2016, 264 p.
6. Faggioli Massimo, Catholicism and Citizenship. Political Cultures of the Church in the Twenty-First Century, Liturgical Press, Collegeville, 2017, 165 p.

III. Perspectives d’avenir

7. Baldisseri Lorenzo (dir.), A cinquant’anni dall’Apostolica sollicitudo. Il Sinodo dei Vescovi al servizio di una Chiesa sinodale (Actes du séminaire d’études organisé par le Secrétariat général du Synode des évêques, Cité du Vatican, 6-9 février 2016), LEV, Cité du Vatican, 2016, 429 p.
8. Spadaro Antonio, Galli Carlos Maria (dir.), La riforma et le riforme nella chiesa, BTC 177, Queriniana, Brescia, 2016, 615 p.
9. Rausch Thomas P., Gaillardetz Richard R. (Éds.), Go into the Streets ! The Welcoming Church of Pope Francis, Paulist Press, New York/Mahwah, 2016, 181 p.

IV. Un point de vue alternatif, depuis les États-Unis

10. Dreher Rod, Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus. Le pari bénédictin, Artège, Paris/Perpignan, 2017, 372 p.
11. Chaput Charles J., Strangers in a Strange Land. Living the Catholic Faith in a Post-Modern World, Henry Holt and Company, New York, 2017, 273 p.
12. Weigel George, Le catholicisme évangélique, DDB, Paris, 2015, 307 p.

V. Théologie du magistère et de l’autorité ecclésiale

13. Routhier Gilles, Nault François, Autorité et Magistère, « Vatican II pour tous », Médiaspaul, Paris/Montréal, 2014, 135 p.
14. Aubry Augustin-Marie, Obéir ou assentir ? De la « soumission religieuse » au magistère simplement authentique, préf. H. Donneaud, « Sed Contra », DDB, Paris, 2015, 373 p.
15. Dianich Severino, Magistero in movimento. Il caso papa Francesco, EDB, Bologne, 2016, 108 p.
16. Fonbaustier Laurent, La déposition du pape hérétique. Une origine du constitutionnalisme ?, « Bibliothèque des thèses », Mare et Martin, Paris, 2016, 1169 p.

VI. Ecclésiologie fondamentale

17. Gribaudo Jeanmarie, A Holy Yet Sinful Church. Three Twentieth-Century Moments in a Developing Theology, Liturgical Press, Collegeville, 2015, XIX+223 p.
18. Menke Karl-Heinz, Sacramentalità. Essenza e ferite del cattolicesimo, BTC 172, Queriniana, Brescia, 2015, 378 p.

VII. Église et « mouvements »

19. Faggioli Massimo, Sorting out Catholicism. A Brief History of the New Ecclesial Movements, Liturgical Press, Collegeville, 2014, 229 p.
20. Waymel Dominique, Joseph Ratzinger et l’Église. La place des nouveaux mouvements, « Théologie à l’université », DDB, Paris, 2014, 616 p.

S’il fallait trouver deux termes pour désigner les pôles entre lesquels les auteurs de nombre de ces ouvrages veulent se situer, on pourrait retenir « identité » et « réforme ». La question de fond est bien celle de l’identité chrétienne, dans sa forme catholique. Identité des personnes comme croyantes ; identité des croyants comme communauté (ecclésiale). À quoi la « forme » catholique peut-elle (voire doit-elle) ressembler, dans les contextes sociaux actuels ? Que propose le pape François ? Vatican II reste-t-il, et comment, une référence ? Ceci dans un contexte général de crise des identités (nationales, sexuelles…), qui induit aussi des réactions identitaires, dans la société comme dans le champ religieux. Mais cette identité à retrouver, dans quelle mesure doit-elle passer par des réformes, et lesquelles ? Tout se passe comme si l’état de l’Église, en ce début du XXIe siècle, apparaissait (en Occident au moins) peu satisfaisant ; il y a donc matière à réformes ; mais on a perçu que, à cet égard, les perspectives divergeaient. Le rôle du pape semble aussi plus important que jamais pour dessiner les traits d’une identité catholique – et donc d’une réforme, le paradoxe étant que l’identité et la réforme promues depuis Rome (notamment dans une perspective de plus grande synodalité) sont précisément celles qu’appelaient de leurs vœux les auteurs qui, hier encore, ne se sentaient guère écoutés par Rome.

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