Vivre le temps de l’histoire
I. L’Apocalyptique
par Christoph Theobald
Si nous sommes effectivement entrés dans une nouvelle ère géologique, celle de l’« anthropocène » dont a traité le numéro précédent des Recherches de Science Religieuse (RSR 107/4), esquissant dans ce cadre une théologie de la création, il faut désormais scruter le temps de l’histoire humaine comme inséré dans l’histoire de la terre. À moins que « bientôt » il n’y ait plus de temps humain, comme tente de le penser le catastrophisme, selon lequel l’humanité a mis en œuvre une puissance technique telle que son impact sur la planète la mène inexorablement à sa perte ! Nous croisons ici l’« apocalypse » selon le langage courant désignant le malheur qui vient. Mais il est une autre manière de réagir : celle de la sagesse tournée vers le temps présent, le permettant humainement viable, tant au plan individuel qu’au niveau de nos liens affectifs et politiques.