Châteillon (1515-1563) a peut-être laissé un plus grand souvenir par son opposition à Calvin dans l’affaire Servet (“ Tuer un homme ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. ”) que par sa traduction française de la Bible. Après le rappel à grands traits de la vie de ce “ savoyard ” (du Bugey, alors du Duché de Savoie), J. Roubaud place son œuvre de traducteur sous le signe de cette affaire, de son adhésion à la Réforme et de son souci de s’adresser non seulement aux lettrés, à ceux qui connaissent la latin et le grec, mais surtout aux “ idiots ”, c’est-à-dire à ceux qui ignorent les langues anciennes. Loin de considérer ces derniers comme gens stupides, il les rejoint dans leur créativité verbale, n’hésitant pas à utiliser le langage populaire, voire à créer des mots, de façon à rendre le texte biblique aussi direct que possible dans son expression, ce qui lui fit produire un chef d’œuvre du français du XVIe siècle.
« Translate for ‘idiots’ » : Sébastien Châteillon and the Bible
Châteillon (1515-1563) has perhaps left a greater impression by his opposition to Calvin in the Servet affair (« To kill a man is not to defend a doctrine, it is to kill a man « ) than by his French translation of the Bible. After recalling the main lines of the life of this « Savoyard » (from Bugey, at that time in the Ducy of Savoy), J. Roubaud puts his translation under the sign of the above affair, of his adhesion to the Reformation, and of his concern to write not only for the educated, for those who know Latin and Greek, but especially for the « idiots », that is to say for those who ignore ancient languages. Far from conside7ing the latter as stupid, he joins them in their verbal creativity, not hesitating to use popular language, indeed to create words in order to make the biblical text as direct as possible in its expression. This led him to produce a chef-d’oeuvre of French in the 16th century.
Vous souhaitez lire l'article dans son intégralité
Vous êtes abonné à RSR
En préparation
Si vous n'êtes pas abonné à RSR
> abonnez-vous en ligne et téléchargez gratuitement toutes les archives
> ou achetez le numéro concerné pour le recevoir à domicile
> ou téléchargez immédiatement l'article (3 TTC ou gratuit si l'article a plus de 5 ans de parution)