Christian Boudignon – « Que ta volonté soit faite » selon Origène, Grégoire de Nysse et Maxime le Confesseur
L’interprétation du verset du Notre Père : « que ta volonté soit faite » par Origène dans son traité Sur la prière reprend l’idée philosophique stoïco-platonicienne qu’il faut imiter par son intellect le bon ordre du cosmos, mais il présente la figure d’un Dieu paternel, nullement inflexible, mais au contraire réagissant au coup par coup, selon son propre plan, à la quête spirituelle de l’homme et à sa liberté. Grégoire de Nysse dans ses Cinq homélies sur le Notre Père présente une interprétation qui tient davantage compte du lien de l’âme avec le corps : faire la volonté de Dieu, c’est retrouver la santé de l’âme que le Christ médecin a réintroduit en l’homme en soignant le mal par le mal, le mal du péché par le mal de la Croix. Après ses deux prédécesseurs, Maxime le Confesseur, dans sa Brève explication du Notre Père, propose à l’homme d’imiter les anges en se libérant des passions, ou plutôt en réemployant ses passions dans la quête amoureuse par l’intellect de la volonté divine. Pour lui, le Christ à Gethsémani a donné le modèle d’un choix généreux qui peut conduire l’homme à la divinisation, ce qui est le grand dessein providentiel du Père pour l’homme.
“Let thy will be done” according to Origen, Gregory of Nyssa and Maximus the Confessor
Interpretation of the verse of the Lord’s Prayer “let thy will be done” by Origen in his treatise On Prayer takes up the Stoic-Platonic philosophical idea that one’s intellect must imitate the proper order of the cosmos, while presenting the figure of a paternal god, in no way inflexible, but on the contrary reacting in each instance, according to His own plan, to the spiritual quest of humankind and its liberty. Gregory of Nyssa, in his Five Sermons on the Lord’s Prayer, proposes an interpretation that places greater emphasis on the link between soul and body: doing God’s will means recapturing the health of the soul which Christ the physician reintroduced into humankind by curing evil by evil, the evil of sin by the evil of the Cross. After his two predecessors, Maximus the Confessor in his Brief explanation of the Lord’s Prayer proposes men imitate angels by freeing themselves of passions, or rather by using these passions in the loving quest by the intellect for divine will. For him, Christ in Gethsemane provided the model of a generous choice that can lead mankind to divinisation,
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