Catherine Larrère
Raphaël Larrère
Penser globalement, agir localement : une maxime pour l’écologie politique ?
« Penser globalement, agir localement » ? Bien trouvée dans les années 1970 alors que la crise environnementale prenait une ampleur planétaire, la formule a perdu peu à peu de sa pertinence. Certes le global a pris de plus en plus d’importance, c’est au niveau global que se sont concertés les scientifiques et réunis les politiques. Mais outre qu’elle a révélé ses limites (elle lance l’alerte mais ne permet pas d’agir) cette globalisation extrême a occulté les actions locales, les faisant paraître négligeables. Elles existent pourtant, multiples, vivaces, inventives. Pour dépasser la scission entre une globalité terrifiante et des localismes éparpillés, il faut réinterroger les notions de global et de local. Il ne s’agit pas tant d’opposer le global et le local que de distinguer deux types de globalisation. L’une qui homogénéise la diversité des données dans une globalité préexistante héritée de l’espace et du temps galiléo-newtoniens. L’autre, que l’on peut nommer mondialisation, qui correspond à l’ensemble des processus par lesquels les vivants, humains et non humains, se lient les uns aux autres à partir des interactions et dépendances saisies localement. Le mondial ne peut être appréhendé qu’à partir du local, c’est-à-dire des mobilisations et des actions en cours pour rendre la Terre habitable à condition que celles-ci se multiplient et se relient.
Think global, act local: a maxim for political ecology?
‘Think global, act local’? An appropriate expression of the 1970s when the environmental crisis was taking on a planetary scale, this formula gradually lost some of its pertinence. Certainly, the global took on more importance and it was on a global level that scientists met and politicians debated. However, on top of revealing its limits (sounding the alarm but giving no guide for action), this extreme globalisation tended to obscure local actions, making them appear negligable, although they are truly there – multiple, lively and inventive. In order to move beyond the chiasm between a terrifying globality and dispersed localisms, we need to re-examine these notions of global and local. This is more a matter of not seeing them as opposites, but rather distinguishing two sorts of globalisation, one that homogenises diversity of givens in a pre-existing globality inherited from the space and time of the Galileo-Newtonians, and the other that we can term ‘mondialisation’, corresponding to the ensemble of processes through which life forms, be they human or non-human, possess ties to one another on the basis of interactions and dependencies occurring locally. The ‘mondial’ can only be grasped through the local, that is, mobililsations and actions under way to make the Earth inhabitble, on the condition that they are multiplied and linked.Relier le cri des pauvres et le cri de la terre : vers quels chantiers théologiques et quelles pratiques ecclésiales ?
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