Le désir de comprendre et la pulsion traduisante. L’herméneutique face à la traductologie

par Jean GREISCH

janvier-mars 2018 - tome 106/1

THEMES : , ,
Diminuer la taille Augmenter la taille


GREISCH J.Jean GREISCH

Le désir de comprendre et la pulsion traduisante

Contrairement à ce qu’on a pu soupçonner parfois, l’herméneutique, c’est à dire « la théorie des opérations de la compréhension dans leur rapport avec l’interprétation des textes » et la traductologie ne sauraient être mises en concurrence, parce que, de part et d’autre, il s’agit du rapport natif entre une expérience irréductible à un savoir de la réflexion sur celle-ci. La compréhension, tout comme la traduction est sujet et objet d’un savoir propre. On peut dès lors transférer à l’herméneutique les deux formules directrices par lesquelles Antoine Berman définit le travail du traducteur : « l’épreuve de l’étranger » et « l’auberge du lointain », ce qui revient à se demander si l’herméneutique, tout comme la traductologie, n’a pas besoin d’une analytique pour mener son projet à bien.

The desire to understand and the passion for translation

Contrary to what has sometimes been suspected, hermeneutics, that is, the “theory of the operations of understanding involved in the interpretation of texts”, and traductology as the reflection upon the act of translating, cannot be set in opposition, because on both sides, it is a question of the original relationship of an irreducible experience to reflection on that very experience. Understanding as well as translating are the subject and the object of specific knowledge. Therefore, one can apply to hermeneutics the two guiding formulas by which Antoine Berman characterises the tasks of the translator : the “trial of meeting with a stranger” and “lodging in the distant inn”. This also implies the question of whether hermeneutics, as well as traductology, does not require an “analytic”.

 Retrouvez l’intégralité de l’article sur CAIRN

Vous souhaitez lire l'article dans son intégralité