Au renouveau indéniable de la théologie de la création, ne semble pas correspondre, dans l’expérience d’un bon nombre de chrétiens de notre temps, un intérêt égal pour l’affirmation de la création du monde ou de Dieu créateur. Comment expliquer cette disparité ? La croyance à la création revêt deux formes, l’une faible, celle du théisme, l’autre forte, celle de la foi scripturaire liée à l’Alliance, et il semble que la seconde cherche à assumer la première comme une voie sapientielle de portée universelle ; mais la foi de nombreux chrétiens ne paraît même pas impliquer cette croyance faible. Cet oubli appauvrit sans doute leur foi, mais peut s’expliquer : la sécularisation a produit un effacement de la notion de création, qui a perdu son évidence culturelle, la question de l’origine est laissée à la science, le croyant trouve Dieu dans la proximité du présent et ne le cherche plus dans l’espace originaire, et des attitudes croyantes, autrefois liées à cette notion, s’expriment aujourd’hui autrement sans altération de la foi. La théologie aurait avantage à analyser le lien de la création à la culture, et à expliciter le rôle qu’y joue l’Esprit Saint dans une perspective mystique d’anéantissement ou de « décréation ».
The affirmation of creation in Christian experience
Despite an undeniable renewal of creation theology, a good number of contemporaneous Christians do not seem to have the same interest in affirming the world’s creation or a God creator. How can this disparity be explained ? Belief in creation takes on two forms : a weak one of theism and a strong one of scriptural faith tied to the Covenant. It seems that the second tries to assume the first as a sapiential way with universal import. The faith of numerous Christians, however, does not seem to even imply this weak belief. Without doubt, this omission impoverishes their faith but can be explained : secularization wiped out the idea of creation when it lost its cultural importance. The question of origins is left to science, ; the believer finds God in the proximity of the present and no longer looks for the original space. It is also true that believing attitudes, which were tied to this notion in the past, express themselves today in another way, without changing the faith. Theology would be better off if it analysed the connection of creation to culture and make explicit the role that the Holy Spirit plays in the mystical perspective of annihilation or of “de-creation”.
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