Il importe de situer les enjeux humains de ce mouvement que d’aucuns qualifient de « nouvel ordre mondial » : quel souci de l’être humain en tant que tel manifeste-t-il ? L’homme est un être d’appartenances individuelles et collectives, il s’éprouve dans sa liberté et dans sa participation à l’histoire qui se fait. La société qui s’annonce sera-t-elle pour lui, offerte à son engagement, ou contre lui, le contraignant à se soumettre ou à se démettre ? Des penseurs contemporains (Ricœur, Ferry) montrent que l’homme se construit en habitant l’écart entre particulier et universel (chaque individu représente 1’Homme), individualité et solidarité (souci de soi et obligation envers l’autre), « territoire » et « planète » (enracinements dans des traditions et ouverture à la diversité des cultures). Comment cette « dialectique » pourra-t-elle s’exercer demain dans un univers aux contours flous et aux logiques opaques? On ne peut fonder un « contrat » éthique et politique avec d’autres si le temps social, économique ou culturel dissout les particularités et rend l’avenir improbable. Il se pourrait que la mondialisation oblige les « instances de sens » (États, religions … ) à faire mémoire, à raconter comment on devient hommes ensemble dans la complexité d’une histoire à faire. L’urgence est à la transmission.
« Globalization » between humanization and barbarity
It is important to situate the human stakes of this movement that some people qualify as « new world order » : what concern of the human being as such does it manifest ? Man is a being of individual and collective belonging. He tests himself in his freedom and in his participation in history in the making. Will future society be for him, inviting him to participate, or against him, forcing him to submit or to give up ? Contemporaneous thinkers (Ricœur, Ferry) show that man constructs himself in living the gap between the particular and universal (each individual represents man), individuality and solidarity (concern for self and obligation towards the other), « territory » and « planet » (rooted in the traditions and open to the diversity of cultures). How can this « dialectic » be practiced tomorrow in a universe with vague outlines and opaque logics ? One cannot establish an ethical and political « contract » with others if the social, economic, or cultural time dissolves particularities and makes the future improbable. Il is possible that globalization obliges the « moments of sense » (States, religions… ) to remember, to tell about how we become human together in the complexity of a history to be made. The urgency is the transmission.
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