Même s’ils ne sont pas volumineux, les commentaires de l’Ecriture tiennent une place essentielle dans la pratique théologique de S. Thomas. Après avoir rappelé ses clés de lecture et d’interprétation du texte biblique selon les coutumes et traditions de son temps, G. Berceville en vient, à propos du texte crucial de Rm 7,14-25 au « je » du discours de Paul tel que le perçoit S. Thomas. Tout en tenant compte de ce qu’en avaient dit les « Autorités », S. Thomas n’en marquait pas moins ses « préférences » : ce texte, sur le bien difficile à faire et le mal qui se présente au « je », s’applique aussi bien au juste qu’au pécheur. En contrepoint, la lecture de Luther, en réaction contre le naturalisme de la Renaissance, se trouve au terme d’une transformation radicale de la raison et de la philosophie. Cette « lecture » dit à la fois l’étrangeté aujourd’hui de l’exégèse de Thomas et la sensibilité Luther à la dimension historique de l’homme, ce qui structure son « anthropologie théologique ». La question est posée : est-il possible aujourd’hui de se mettre à l’école de Thomas le contemplatif sans rien perdre de l’attention inquiète que notre modernité porte à l’histoire où Dieu vient et fait grâce ?
Biblical, theological, and philosophical exegeses in Thomas Aquinas and Martin Luther, commentators of Romans 7, 14-25
Although they are not voluminous, St. Thomas’s commentaries on Scripture are essential to his practical theology. After recalling the keys to reading and interpreting Biblical texts according to the customs and traditions of his time, G. Berceville arrives at St. Thomas’ interpretation of the “I” in the discourse of St. Paul in the crucial text of Rm 7, 14-25. While taking into account what the “Authorities had said,” St. Thomas nevertheless pointed out his “preferences.” This text, concerning the good which is difficult to do and the evil that presents itself to the “I”, can be applied to the just man as well as to the sinner. In contrast, Luther’s reading – a reaction against the naturalism of the Renaissance – came at the end of a radical transformation of reason and philosophy. This “reading” reveals both the strangeness of Thomas’ exegesis today, and Luther’s sensitivity to the historical dimension of man, which structures his “theological anthropology.” It also raises the question: Is it possible today to follow the school of Thomas the contemplative without losing the uneasy attention our modernity brings to history which God enters and saves?
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