Notre vocabulaire dispose de deux mots : « foi » et « raison ». Et comme le pas est vite fait de l’existence des mots à l’existence des choses, la théorie commune nous dit d’une part que nous sommes doués de raison et d’autre part que la foi peut être éveillée en nous, et qu’il s’agit là de deux modes de connaissance distincts (mais complémentaires). Précisons. La théorie commune (qui comme les théories communes est une théorie récente…) fait d’abord fonds sur une affirmation aussi vieille que la philosophie, et qui est une affirmation philosophique : l’homme se définit spécifiquement par le logos, lequel se dit ratio en latin ; d’où « raison » et « rationalité ». En ses origines grecques et une fois devenue romaine, d’autre part, la rationalité est illimitée. Et de la sorte, une question ne se pose jamais : celle d’un acte de connaissance dans lequel l’homme excède sa définition d’ « animal rationnel ». Cette question se posa toutefois lorsque la connaissance de Dieu et des choses divines en vint, en monde chrétien, à être considérée comme excédant les prises de la raison. Que peut alors exactement la raison ?
God knowable as lovable. Beyond “faith and reason”
Our vocabulary has at its disposal two words: “faith” and “reason.” And since we are quick to move from the existence of words to the existence of things, common theory tells us first that we are endowed with reason, and secondly, that faith can be awakened in us, and that these are two modes of distinct but complementary knowledge. Let us explain. Common theory (which, like all common theories, is a recent theory) first depends upon an affirmation as old as philosophy, which is a philosophical affirmation: man defines himself specifically by the logos, which is called ratio in Latin; whence “reason” and “rationality.” In its Greek origins, and once it became Roman, rationality is unlimited. As a result, there is one question that is never raised: that of an act of knowledge in which man exceeds his definition of “rational animal.” The question did arise in the Christian world, however, when the knowledge of God and divine things came to be considered as exceeding the grasp of reason. What then can the reason do exactly?
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