L’Ancien et le Nouveau Testament associent constamment création et salut, deux notions que notre culture tend à séparer et que la théologie contemporaine voudrait réconcilier. Mais nos représentations du monde nous invitent à laisser aux sciences de l’univers le soin de parler de ses origines et il nous est devenu très difficile aujourd’hui de parler de l’acte créateur dans le registre de la « toute-puissance », concept ressenti comme contraire à l’autonomie humaine (D. Bonhoeffer), à la révélation de la Croix (E. Jüngel), à la bonté de Dieu (H. Jonas). Comment donc penser Dieu en tant que créateur ?
L’événement de la mort et de la résurrection de Jésus révèle Dieu, en tant que partie prenante de cet événement, comme celui qui, depuis la fondation du monde, appelle un être du monde à devenir homme à sa ressemblance par la conquête de la liberté pour revêtir l’immortalité dans le Christ. Dieu crée l’être humain en s’effaçant devant lui pour le laisser advenir à sa liberté. Il est montré du même coup, non pas que le monde a commencé à exister dans le temps, mais que Dieu est de toute éternité, selon son être trinitaire, en relation d’amour avec le monde, appelé à être récapitulé dans le Premier-né de la création. Par ce lien, tissé dans l’histoire, le monde est établi partenaire de notre destinée, et l’homme, solidaire et responsable du destin du monde.
Creation and Salvation
The Old and New Testament constantly join creation and salvation, two notions that our culture tends to separate and that contemporaneous theology would like to reconcile. But our representations of the world invite us to leave to the sciences of the universe the care to speak of its origins and it has become very difficult for us today to speak of the creative act in the register of the “almighty”, a concept felt as contrary to human autonomy (D. Bonhoeffer), to the revelation of the Cross (E. Jüngel), or to the goodness of God (H. Jonas). How, then, can we think God as the creator ?
The event of the death and resurrection of Jesus reveals God, as an actor in the event, as He who, since the foundation of the world, calls a being of the world to become man in His likeness, by the conquest of freedom in order to put on immortality in Christ. God creates the human being by yielding preference to him and letting him arrive at his freedom. It is shown at the same time, not that the world began to exist in time, but that God is from all eternity, according to His Trinitarian being, in a relation of love with the world, called to be recapitulated in the First-born of creation. By this bond, woven in history, the world is established as a partner of our destiny, and man, as responsible for the destiny of the world.
Vous souhaitez lire l'article dans son intégralité
Vous êtes abonné à RSR
En préparation
Si vous n'êtes pas abonné à RSR
> abonnez-vous en ligne et téléchargez gratuitement toutes les archives
> ou achetez le numéro concerné pour le recevoir à domicile
> ou téléchargez immédiatement l'article (3 TTC ou gratuit si l'article a plus de 5 ans de parution)