Michel de Certeau fut-il théologien ? Si aujourd’hui, en diverses disciplines universitaires, son œuvre provoque publications et colloques, au risque parfois de la juxtaposition des discours, la théologie, à de rares exceptions près, ne trouve guère sa place. Relèverait-elle d’un de ces non-dits respectables en même temps que congédiables parce que non-dits, sinon dans la pensée de Certeau, du moins dans celle de ceux qui prétendent s’en réclamer ? Or la théologie de Certeau se rencontre en deux endroits au moins pour qui essaie de penser son œuvre dans sa diversité et son articulation épistémologique : d’une part, comme organon de l’ensemble de sa pensée, d’autre part, comme théologie de la faiblesse de croire. Le présent article tente de mettre d’abord en évidence, autour de la figure de l’autre, le paradigme de la mystique, puis de repérer les fils qui courent de ‘l’anthropologie du croire’ à la théologie de ‘la faiblesse du croire’. Loin d’être seulement un secteur particulier et plus ou moins relatif de la réflexion de Certeau, la théologie entre pour une part importante dans cette réflexion selon une exigence épistémologique, à la fois distanciée et fondatrice, dans le rapport croire et savoir comme dans l’ « institution » du croire.
Michel de Certeau, anthropology of belief and theology of the weakness of belief
Was Michel de Certeau a theologian? Although his work is generating publications and symposia in a number of university disciplines today, even at the risk of juxtaposed discourses, theology – with rare exceptions – is seldom mentioned. Does this come under the heading of “the unspoken” – respectable yet dismissed because unspoken – if not in de Certeau’s thinking, at least in the thinking of those who claim to be his followers? When attempting to think about the variety of de Certeau’s works and how they are connected epistemologically, however, one encounters his theology in at least two places: on the one hand, as the organon of the totality of his thought and, on the other hand, as a theology of the weakness of believing. First, this article attempts to reveal the paradigm of mysticism surrounding the figure of the other. Then, it tries to find the threads connecting ‘the anthropology of believing’ to the theology of ‘the weakness of believing.’ Far from being merely a particular, more or less contingent area of de Certeau’s reflection, theology plays an important role in this reflection. It arises as an epistemological requirement, taking a distance on, while at the same time underlying, the relationship between believing and knowing as the “institution” of believing.
Vous souhaitez lire l'article dans son intégralité
Vous êtes abonné à RSR
En préparation
Si vous n'êtes pas abonné à RSR
> abonnez-vous en ligne et téléchargez gratuitement toutes les archives
> ou achetez le numéro concerné pour le recevoir à domicile
> ou téléchargez immédiatement l'article (3 TTC ou gratuit si l'article a plus de 5 ans de parution)