Bonhoeffer dira plus tard qu’il a « découvert » la Bible en donnant ce cours sur « Création et chute » en 1932-33. Il a voulu faire un « exercice » d’« exégèse théologique », comprise comme relecture de toute l’écriture à partir de la fin de la création dans le Christ. Les allusions au nazisme qui vient de prendre le pouvoir en Allemagne montrent Bonhoeffer soucieux de lui opposer une anthropologie théologique qui soit la prise en compte, dans l’écriture, de toute la réalité humaine dévoilée à la lumière du monde nouveau.
Notons quelques idées maîtresses de cette anthropologie : la résurrection du Christ est ce qui révèle l’acte créateur comme appel à l’être ; la Parole créatrice donne forme au réel ; l’appartenance commune des hommes à la terre fonde leur co-humanité, chacun advenant à la liberté par sa relation à l’autre ; la limite est grâce et le refus de la limite, l’origine du mal ; l’union de l’homme et de la femme dans la différence signifie et l’acceptation de la limite et l’accueil de la grâce, que chacun est pour l’autre ; l’église se fonde et se signifie dans cette communauté humaine différenciée et réconciliée.
The course of Dietrich Bonhoeffer “Creation and Fall” (1932-1933). Historical context and theological meaning
Later in his life Bonhoeffer will say that he “discovered” the Bible in giving his course on “Creation and Fall” in 1932-33. He had wanted to make it an “exercise” of “theological exegesis”, taken as a rereading of all Scripture in terms of the end of creation in Christ. The allusions to Nazism that came to power in Germany show Bonhoeffer’s concern to oppose it with a theological anthropology. It would take into account, in Scripture, all human reality unveiled in the light of a new world.
Let us note some key ideas of this anthropology : Christ’s resurrection is that which reveals the creative act as a call to being ; the creative Word gives form to the real ; the common appartenance of men to the earth establishes their co-humanity, each approaching freedom by his relation to the other ; grace is the limit and refusal of the limit is the origin of evil ; the union of man and woman in their differences signifies both the acceptance of the limit and the reception of grace, what each one is for the other ; the Church establishes and gives itself meaning in this human community that is differentiated and reconciled.
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