Si le présent numéro qui ouvre le tome 91 des RSR n’est pas principalement constitué par un dossier, il n’en répond pas moins à une des vocations de la revue, permettre à des recherches justement de trouver un lieu de communication, qu’il s’agisse d’un point particulier d’intelligence d’un texte d’Ecriture, comme en témoigne Françoise Laurent de l’Université de Strasbourg, ou qu’il s’agisse de faire entrer en débat un système de réflexion qui a plus directement trait à la théologie ou à la christologie : ainsi apporte sa contribution Gérard Rémy, de l’Université de Metz, à propos du système de pensée de René Girard, bien connu des lecteurs francophones comme des milieux universitaires américains. Ici, comme dans bien d’autres cas, il s’agit de faire percevoir derrière l’apparente banalité d’un propos de sagesse, ou derrière le brio d’une théorie, des enjeux essentiels qui méritent d’être traités comme tels. Pas plus que le pessimisme interrogatif d’un Qohéleth n’est l’apanage de l’exégète, l’optimisme d’un René Girard n’appartient à l’ordre de l’évidence. Ainsi, dans leur isolement, de tels articles apportent une importante contribution et rappellent que sous différentes rubriques, Chroniques ou Quaestiones, comme sous la classique présentation de l’article, les RSR restent fidèles à leur tradition d’attention aux points particuliers de la réflexion.
Cette année verra pourtant deux dossiers, un dossier sur la « Présence de S. Thomas d’Aquin », et un autour de « la théologie sacramentaire ». Plus aléatoire quant à sa construction même, est un projet sur « L’inquiétude du salut » à partir du Jansénisme et de son évolution du XVII e au XVIII e siècle.
Quoi qu’il en soit, le premier numéro de 2004 portera sur le thème du colloque biennal qui se tiendra à la fin du mois de juin de cette année-là, dans la fidélité à une tradition, qui semble acceptée, de proposer une série d’études avant la tenue du colloque, études qui permettent de mieux cerner le sujet et à partir desquelles les idées et réflexions peuvent se déployer. Dans un numéro ultérieur, ainsi que nous le faisons dans le présent numéro pour le colloque 2002, une Chronique en évoquera le déroulement. Nos lecteurs seront informés du thème au cours de cette année 2003.
Reste à dire notre reconnaissance à nos abonnés et lecteurs dont la fidélité est le meilleur encouragement pour nous, y compris dans la sollicitation de nouveaux abonnements. Beaucoup d’autres encouragements nous viennent par le courrier. Qu’il me soit permis à ce sujet d’évoquer l’excellente réception du dossier S. Paul dans le numéro 90/3, qui confirme notre volonté d’assurer à tous nos lecteurs un service éditorial de qualité selon l’exigence qui a toujours marqué les RSR.
Pierre GIBERT, Rédacteur en chef