Parmi les moments significatifs de cette année figure le cinquantième anniversaire du concile Vatican II avec des épisodes aussi décisifs que la Déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis humanae, et celle, non moins déterminante, sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes Nostra aetate. Parmi ces religions, c’est avec le judaïsme que, dès son origine, la tradition chrétienne entretient un rapport absolument unique et, ô combien,
problématique. Or, toute la figure du christianisme, par son enracinement dans un libre acte de foi et dans un jeu sociétal et religieux complexe, est concernée par cette « reconsidération » théologico-politique qui désormais fait date. Certes, rendue possible par une véritable conversion conciliaire, provoquée par tant de rencontres bi- et multilatérales avec des acteurs de nos sociétés modernes et des membres et représentants d’autres religions, une telle « reconsidération » a été préparée de longue date et poursuivie par des recherches historiques et bibliques qui ont profondément transformé l’image que nous nous faisons aujourd’hui des origines chrétiennes.