Avec cette livraison, les Recherches de Science Religieuse poursuivent le débat engagé dans le premier numéro de 2010 sous le titre, quelque peu énigmatique sans doute, Philosopher en théologie (RSR 98/1, 6-100) ; à quoi il faudrait joindre les « Quelques remarques sur quelques remarques » de Jean-Luc Marion en 2011 (RSR 99/4, 489-498). Dans ce dossier, rappelons-le, il s’agissait avant tout de rendre compte de l’effort philosophique au sein même de la théologie, effort qui s’est imposé à celle-ci en raison de la disparition d’une philosophia perennis, unique et achevée, en faveur d’un pluralisme indépassable de philosophies et visions du monde. Plus radicalement encore, cet effort avait été nécessité par la critique heideggérienne du destin onto-théologique de la métaphysique occidentale. Progressivement un clivage s’était alors installé en théologie, certains optant, dans la ligne de Heidegger et de Gadamer, pour une pensée herméneutique, tandis que d’autres s’inscrivaient dans « le tournant théologique de la phénoménologie », recevant le « donné » de la Révélation « tel qu’il se donne ».