L’histoire du salut au rythme de la diaspora

par Hans-Joachim SANDER

juillet-septembre 2019 - tome 107/3

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L’histoire du salut au rythme de la diaspora. Un élément porteur de l’élan missionnaire à la suite d’Aparecida et d’Evangelii Gaudium

Dans Evangelii Gaudium, le pape François invite à une mission pastorale, en contact avec la joie de l’Évangile, qui prend comme orientation le document d’Aparecida et fait sortir l’Église des zones de confort de la culture du bien-être. Dans le cadre des succès missionnaires dynamiques du christianisme au sein de la civilisation mondiale contemporaine, on voit naître précisément dans la diaspora une zone de contacts avec les hommes d’aujourd’hui, qui ne se laisse pas réduire à l’indifférence de cette culture du bien-être où les chrétiens sont en position majoritaire. Il y a bien longtemps que la diaspora n’est plus une région où la foi est en minorité ; elle est plutôt un rythme à la fois désillusionnant et encourageant de la vie, notamment de celle des migrants, mais aussi du style de vie urbain de notre époque. Les sciences culturelles diagnostiquent dans ces rythmes toujours déroutants une hybridité qui pousse les hommes à s’aligner en référence à un pays natal où ils ne rentreront pourtant jamais. On peut y percevoir un écho à l’énoncé de Karl Rahner à propos de la diaspora comme nécessité inhérente à l’histoire du salut. Le thirdspace, de cette hybridité fait entrevoir en effet la dimension diasporique du salut proposé par Dieu.

The history of salvation at the pace of the diaspora. A decisive element for missionary élan following Aparecida and Evangelii Gaudium

In Evangelii Gaudium, Pope Francis encourages a missionary pastoral in touch with the joy of the Gospel, basing its orientation of the Aparecida document and coaxing the Church out of its comfort zone of the culture of well-being. In the framework of the dynamic missionary successes of Christianity within contemporary world civilisation, it is in the diaspora that we see emerging a contact zone with people today, a zone that is not reduced to the indifference of this culture of well-being where Christians are in a majority position. The diaspora has no longer been a place where faith is in the minority for many years; it is moving at a pace that is both disillusioning and encouraging of life, particularly that of migrants, but also of the urban style of life of our time. Cultural sciences provide a diagnosis of these ever-confusing rhythms as a hybridity that presses people to refer to a native country they will nonetheless never be able to go back to. We might perceive here an echo of Karl Rahner’s remark about the diaspora as a necessity inherent to the history of salvation. The third space of this hybridity enables us to glimpse the diasporic dimension of salvation proposed by God.

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