Le rapport du théologien aux sciences humaines

La seconde moitié du XX° siècle a été marquée par un certain renou­veau de la théologie. Un tel renouveau est dû, pour une large part, à une sorte de renversement d’ordre épistémologique: à la certitude du mes­sager d’une possession de la vérité que l’homme pécheur ne voudrait pas reconnaître, s’est substituée la question du destinataire du message chré­tien, de ses attentes, de son langage. Ainsi la théologie s’est trouvée confrontée à toutes les connaissances et anthropologies élaborées depuis que le savoir ne prend plus seulement ses sources dans un savoir théolo­gique. Du coup surgit une nouvelle question, redoutable: le message du Christianisme peut-il se satisfaire des résultats de ces savoirs, au risque de l’incompatibilité et de sa propre insignifiance ? Le but de cet article est d’examiner comment les sciences de l’homme interfèrent avec le dis­cours théologique dès qu’on se soucie de ceux à qui ce discours s’adresse.
Pour cela sont présentées, à travers quelques oeuvres, des tentatives déjà réalisées pour les conditions d’un dialogue (J. Audinet), pour situer la théologie dans une situation (J. Arnould) et pour la critique de ses expressions (A. Vergote).

Antoine DELZANT. – The relationship of the theologian to the human sciences

The second half of the 20th centurv was marked by a certain renewal of theology.
Such a renewal is due, in large part, to a sort of overturning of the epistemological order :for the certitude of the messenger of the possession of the truth that sinful man did not want to recognize, there was substituted the question of the receiver of the Christian message, of its expectations, of its language. As a result theology found itself « confronted with all the learning and anthropologies that have been elaborated since knowledge no longer took its sources in just a theological knowledge. Suddenly a new question arises that is formidable : can the message of Christianity be satisfied with the results of this knowledge, at the risk of an incompatibility and of its own insignificance ? The aim of this article is to examine how the human sciences mix with theological discourse once those to whom this discourse is addressed become concerned. That is why the author presents, through a few works, the attempts already realized for the conditions of a dialogue (J. Audinet), in order to situate theology in a situation (J. Arnould), and for the critique of its expressions (A. Vergote).