Sur la base des travaux théologiques publiés par Ernst Troeltsch entre 1900 et 1913, rassemblés dans le volume 111 de ses Oeuvres (1996), nous cherchons à montrer comment s’est précisée sa pensée sur la théologie durant cette période. Dans le but de l’intégrer à la culture scientifique, il lui assigne pour méthode et site l’histoire de la religion en général, et pour tâche propre l’exploration des connaissances normatives qui se dégagent de la finalité de cette histoire. La tâche spécifique de la théologie chrétienne est de situer la prédication de Jésus et celle de l’Église dans l’histoire universelle de la religion et de subvenir aux besoins spirituels de la communauté ; il lui trace, dans cette perspective, un programme de « dogmatique » inspiré de Schleiermacher.
L’intérêt actuel de la pensée de Troeltsch est de souligner les conditionnements historiques du christianisme auxquels doit se soumettre la théologie. Cependant, ni son épistémologie ni sa conception téléologique de l’histoire ne peuvent fonder la méthode d’une théologie pour aujourd’hui. Trop préoccupé du déploiement de Hélée religieuse, il ne permet pas de penser la révélation de l’Absolu dans la contingence de l’événement et de la chair du Christ. Mais son souci du divorce entre la pensée chrétienne et la culture occidentale moderne nous encourage à frayer les voies du « libre christianisme » auquel il aspirait.
Ernst Troeltsch : science of religions or theology ?
On the basis of the theological works published by Ernst Troeltsch between 1900 and 1913, brought together in volume III of his Works (1996), we would like to show how his thinking on theology during this period became more precise. In order to integrate it into scientific culture, he uses a method and background in the history of religion in general, and more particularly the exploration of normative knowledge that comes out of the finality of this history. The specific task of Christian theology is to situate the preaching of Jesus and that of the Church in the universal history of religion and to provide for the spiritual needs of the community. In this perspective he traces a program of “dogmatics » inspired by Schleiermacher.
Today’s interest in the thought of Troeltsch is to point out the historical conditions of a Christianity that ought to defer to theology. Nevertheless, neither his epistemology nor his theological conception of history are capable of laying the ground for a theological method today. Too preoccupied about the use of the religious Idea, he does not allow for reflection on revelation of the Absolute in the contingency of the event and theflesh of Christ. But his concern about the divorce between Christian thought and modern occidental culture encourages us to trace the paths of a ‘free Christianity » to which he aspires.
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