Le Christianisme, autant sinon davantage que le Judaïsme, et incomparablement plus que tout autre religion, s’est confronté au » langage » des cultures et des époques qui le traversaient autant qu’il les traversait. Dans l’Occident moderne et contemporain, surtout en son versant catholique, la question dogmatique a retrouvé une vive actualité avec notamment la crise moderniste, la controverse sur le surnaturel, le débat sur l’infaillibilité…, ce qui fait émerger l’interrogation vis-à-vis du dogme comme langage normatif. Sans doute devrions-nous distinguer le dogme (au singulier), qui désigne tout le contenu de la Foi (le dogme chrétien), et les dogmes (au pluriel), qui désignent des aspects de ce contenu, sans être déliés les uns des autres en vertu de l’analogie de la Foi. Mais le dogme chrétien et les dogmes de la Foi chrétienne impliquent dans leur énonciation linguistique formulée, enseignée et transmise une forme de normativité sur laquelle Pierre Gire s’interroge ici d’un point de vue philosophique (celui de la philosophie de la religion).
Dogma as a normative language
Christianity, as much as, if not more than, Judaism, and incomparably more than any other religion, has been confronted with the « language » of cultures and eras that passed through it as much as it passed through them. In the modern and contemporary West, especially among Catholics, lively interest was revived in the question of dogma, particularly as a result of the crisis of modernism, the controversy over the supernatural, the debate on infallibility, etc. This led to the emergence of questions regarding dogma as a normative language. No doubt, we should distinguish dogma (in the singular), which designates everything contained in the Faith (Christian dogma) from dogmas (in the plural), which designate some aspects of this content, although they remain interconnected through the analogy with the Faith. But the way the linguistic enunciation of Christian dogma and the dogmas of the Christian Faith have been formulated, taught and passed on implies a form of normativity that Pierre Gire questions here from a philosophical point of view (that of the philosophy of religion).
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