La théologie de l’inspiration a sûrement pâti de la tradition critique de l’exégèse depuis le XVIIe siècle. En effet, la perspective critique exige que les » langues de feu » se répartissent sur des intervenants toujours plus nombreux – et également anonymes -, les » auteurs » prenant les traits de rédacteurs successifs, de compilateurs et d’éditeurs, sans parler des traducteurs (dans le cas de la Septante). Dans un tel contexte, où situer et comment comprendre le phénomène de l’inspiration ? Afin de démêler les choses, il est sans doute intéressant d’interroger le texte inspiré lui-même : de précieuses analogies s’y présentent, qui permettent d’aborder la question de l’inspiration par son biais » poétique » (le terme est ici entendu en son sens aristotélicien, la » poétique » étant chez Aristote l’art de la composition des récits). Dans ces pages, J.-P. Sonnet, tout en se limitant aux leçons de l’Ancien Testament (en présumant qu’il est, sur ce point également, la grammaire du Nouveau), et en se fondant sur les réflexions du poéticien israélien, Meir Sternberg, dans son ouvrage The Poetics of Biblical Narrative, montre que le récit biblique offre une double analogie pour penser l’inspiration des auteurs de la Bible.
About Moses and the narrator: for a narrative thought of inspiration
The theology of inspiration has surely suffered from the critical tradition of exegesis since the 17th century. Indeed, the critical perspective demands that the « tongues of fire » spread themselves on the ever increasing – as well as anonymous – commentators, with the « authors » taking on the characteristics of successive editors, compilers and publishers, not to mention translators (in the case of the Septuagint). In such a context, where do we situate the phenomenon of inspiration and how should we understand it? In order to sort things out, it is no doubt interesting to question the inspired text itself: precious analogies present themselves, which permit us to approach the question of inspiration from its « poetic » angle (here the term is understood in its Aristotelian sense, the « poetic » being for Aristotle the art of composition of narratives. In these pages, J.P. Sonnet, while limiting himself to lessons of the Old Testament (presuming that he is [using], on this point also, the grammar of the New), and basing himself on the reflections of the Israeli poetizer Meir Sternberg in his work The Poetics of Biblical Narrative, shows that the biblical narrative offers a double analogy for thinking about the inspiration of the biblical authors.
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