Théologie, histoire et réflexivité sociale L’enjeu d’une lecture de la Lettre à Rome d’Edmond Ortigues

par Vincent MUSSAT

Avril-Juin 2025 - tome 113/2

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Vincent Mussat

Théologie, histoire et réflexivité sociale
L’enjeu d’une lecture de la Lettre à Rome d’Edmond Ortigues

Dans le cadre d’une problématisation des rapports de la théologie et des sciences sociales, le texte d’Edmond Ortigues intitulé « Lettre à Rome », daté de 1952, apparaît comme un document décisif : le jeune théologien, dans des circonstances difficiles, argumente avec force en faveur d’un renouvellement historique et sociologique de la doctrine et de la pratique ecclésiastiques dont il dénonce les effets de blocage pour la vie et l’engagement religieux des acteurs catholiques, au premier plan desquels, les clercs. C’est à un effort réflexif de l’intelligence de la foi qu’en appelle Ortigues, puisant dans l’idée de culture, tacitement issue de sa connaissance du culturalisme américain (savoir social « de pointe » dans ces premières années 1950), le socle d’une nécessaire conscience culturelle de soi. Ce texte fonctionne dès lors comme le premier jalon d’un itinéraire philosophique qui conduira cet auteur vers la mise au centre de l’histoire critique du projet d’une philosophie de la religion.

Theology, history and social reflexivity
The stakes involved in reading the
Lettre à Rome by Edmond Ortigues

Within the framework of problematizing the relations between theology and the social sciences, the 1952 text by Edmond Ortigues entitled ‘Lettre à Rome’ appears to be a decisive document: the young theologian, in difficult circumstances, argues in favor of a historical and sociological renewal of the ecclesiastical doctrine and practice which are a hindrance to the life and religious commitment of Catholics, and expecially of clerics. Ortigues calls for a reflexive effort of intelligence of faith, looking to the idea of culture, tacitly emerging from his acquaintance with American culturalism (the ‘cutting edge’ of social knowledge in the 1950s), the foundation of a necessary cultural consciousness of oneself. This text can thus serve as a first step in a philosophical itinerary leading the author towards putting historical criticism in the centre of a project for the philosophy of religion.

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