La « doctrine » kierkegaardienne de l’amour

par P. CHEVALLIER

janvier-mars 2001 - tome 89/1

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Partant d’une critique d’Adorno sur la conception kierkegaardienne de l’amour d’après Les oeuvres de l’amour (1847), reflet d’un « idéalisme bourgeois, indifférent aux réalités concrètes », cet article s’interroge sur la « doctrine » du maître danois. En fait, il y a là bien d’autres voix que celle d’une subjectivité solitaire. Il y a celle d’une virulente critique de la société du temps qui a perdu toute notion de gratuité où l’individu est abandonné à la masse et où la relation n’est plus qu’information. Si Kierkegaard se fait juge implacable des mouvements révolutionnaires qui agitent alors le Danemark, ce n’est pas seulement en témoin plus ou moins aigri de son époque, mais c’est au nom d’une lucidité à laquelle Adorno ne déniait nullement la pertinence d’une positive modernité.

The Kierkegaardian « doctrine » of love

Beginning with Adorno’s critic on the Kierkegaardian idea of love, based on Les oeuvres de l’amour (1847), the reflection of a « bourgeois idealism, indifferent to concrete realities », this article investigates the « doctrine » of the Danish master Indeed, there are other voices here than that of a solitary subjectivity. There is the voice of a virulent critic of the society of that time, which lost all notions of gratuity, where the individual was abandoned to the masses, and where relation was no more than information. If Kierkegaard was an unrelenting judge of the revolutionary movements that agitated Denmark at that time, it was not only as a more or less sour witness of his epoch, but was in the name of a lucidity of which Adorno saw the pertinence of a positive modernity.

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