Les textes fondateurs dans la Compagnie de Jésus

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juillet-septembre 2000 - tome 88/3

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Les textes dits fondateurs sont ceux qui, dans une société déterminée, assurent la structure et l’esprit de cette société. Quand il s’agit de la Compagnie de Jésus, ces textes ne sont pas seulement ceux du fondateur, mais l’ensemble des documents qui ont présidé à la naissance et aux premiers jours de la Compagnie. Or, lorsqu’il s’agit de la Compagnie de jésus, disons des Jésuites pour parler plus couramment, le fondateur, Ignace de Loyola, n’est pas seul en cause, si exceptionnel et donc unique qu’ ait été son rôle aux temps des origines.
« Les origines » : ce pluriel convient assez bien à l’ordre des Jésuites, car cet ordre n’a pas été l’oeuvre d’un seul. En ce sens, la Compagnie, tant par son premier maître que par ses premiers compagnons, est « l’unité plurielle » d’une fondation. C’est par ce trait d’origine que la fondation de la Compagnie affirme sa différence à l’égard des autres « religions » ou ordres. Ignace a été, de manière essentielle, lié à ses collègues et compa­gnons, et ceux-ci à Ignace, par un double rapport réciproque, d’amitié d’abord, de dépendance ensuite. Si bien que le fondateur n’est fondateur qu’en étant co-fondateur, et que les co-fondateurs, à leur tour, n’ont été co-fondateurs qu’en étant fondateurs de plein droit.

The founding documents of the Society of Jesus

Documents are said to be « founding » when, in a given society, they ensure the structure and spirit of this society. Founding documents of the Society of Jesus include not only writings by the founding father, but all the documents that presided over the birth and first days of the Society. For the Society of Jesus, or more simply, for Jesuits, the founding father is not the only person concerned, despite the exceptional and unique character of his role in the times of the origins.
« The origins » : this plural form is well suited to the order of the Jesuits, which was not the fruit of one man. In this sense, and through its first master and first companions alike, the Society is the « plural unity » of a foundation. This is the original aspect by which the foundation of the Society differs from other « religions » or orders. Ignatius was, in an essential way, linked to his colleagues and compa­nions, and them to him, through, a double mutual relationship of friendship, and subsequently, dependence. The founder can therefore be called a founder because he was a cofounder, and the cofounders can be called so because they were founders in their own right.

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