Depuis quelques années, nos sociétés de plus en plus marquées par les services et les contraintes des sciences et des techniques, voient se tendre les relations entre politiques et savants. Du coup, se trouve posée en termes nouveaux la question assez traditionnelle des rapports entre vérité et autorité. De façon plus urgente, c’est la question de la vérité qui doit être traitée dans la mouvance d’un triple héritage de conceptions : la conception de la vérité comme réalisme; la conception positiviste en réaction au kantisme, et depuis le début des années 60, une conception qui doit redéfinir et repenser le réalisme. L’exploration historique (depuis l’avènement de la science moderne avec Copernic) et conceptuelle permet à la fois une critique des pratiques et des illusions de ces trois derniers siècles, et des questions nouvelles quant à l’avenir de la raison tant du côté des sciences que du côté du pouvoir. Car c’est de la communauté humaine et de l’homme qu’il s’agit avant tout, ce qui interdit de faire définitivement l’impasse sur des problèmes qui sont avant tout la responsabilité d ‘« hommes finis », ce qui induit la nécessité de choisir une éthique et d’adopter une ontologie.
Truth and authority in a universe marked by the sciences and technology
For some years our societies, more and more marked by the services and restraints of the sciences and technology, find relations between politicians and scholars strained. As a result, the rather traditional question of the relationship between truth and authority has been put in new terms. In a more urgent way, it is the question of truth that should be treated in the sphere of a triple inheritance of ideas : the conception of truth as realism, the positivist conception in reaction to Kantianism, and, from the begiming of the 60’s, a conception that would redefine and rethink realism. A historical (since the rise of modern science with Copernicus) and conceptual exploration allows both a critique of the practices and illusions of these last three centuries, and new questions as regards the future, both on the side of the sciences and on the side of power. For, above all, the concern is with the human community and man, and thus prohibits a definitive impasse concerning these problems, which are, above all, the responsibility of « finite men ». This leads to the necessity of choosing an ethic and of adopting an ontology.
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