Face à l’histoire de Jésus, l’époque moderne se place sous la question de sa possibilité même. Au sortir de la Renaissance, marquée par un intérêt nouveau sur le texte saisi dans son ensemble, l’Écriture, dans sa suite narrative, reprenait sens sans se ployer devant la théologie. S’imposait alors le décalage entre le texte biblique reconnu dans ses multiples manuscrits, et l’affirmation des Églises. Ainsi, dès le XVIII° siècle, la distance ne pourra que se creuser entre les Églises qui désignent le Christ qu’elle honorent (« le Christ de la foi » de Reimarus) et l’histoire que les rationnels entendent construire (« le jésus de l’histoire »), ce qui n’ira pourtant pas sans délires d’imagination, surtout au XIX° siècle. Paradoxalement, la lecture suivie de la Bible en langue vulgaire, largement promue par les Réformateurs et finalement acceptée chez les catholiques après les hésitations du Concile de Trente, devenait parfois gênante sinon dangereuse, ce qui ne pouvait qu’être confirmé par les différentes tentatives, parfois contradictoires, pour saisir le jésus de l’histoire jusqu’à nier son existence.
The historical quest of Jesus from the 18th century to the beginning of the 20th
In face of the history of Jesus, modern times raises the question of its very possibility. At the end of the Renaissance, which was marked by a new interest in the text taken in its entirely, Scripture, in its narrative succession, again found meaning without giving way before theology. Then, the lag between the biblical text accepted in its multiple manuscripts and the affirmation of the Churches became evident. Thus, from the 18th century, the distance increased between the Churches that designated the Christ that they honored (« the Christ of faith » of Reimarus) and the history that the rationalists meant to construct «the Jesus of history »). This did not happen, however without frenzies of imagination, especially in the 19th century. Paradoxically, the continuous reading of the Bible in the vernacular largely promoted by the reformers and finally accepted by Catholics after hesitations by the Council of Trent, sometimes became embarrassing if not dangerous. This was confirmed by different attemps, sometimes contradictory, to understand the Jesus of history to the point of denying his existence.
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